Prise en compte de la dimension temporelle

Le Quartier de la création regroupe des usages fonctionnant selon des créneaux horaires différents, ce qui permet une utilisation et animation des lieux par différents groupes d’individus, et ce, à différents moments. En effet, le Quartier est à la fois un lieu de travail, un lieu nocturne, un lieu ludique et un lieu de résidence.

Cette considération de l’aménagement de l’espace sous l’angle temporel renvoie aux concepts du chrono-urbanisme et de la ville malléable, deux concepts développés par des auteurs tels François Asher et Luc Gwiazdzinski. La ville du chrono-urbanisme suggère d’aménager la ville en prenant en compte la variété des modes de vie urbains et la diversité de leurs rythmes (Asher, 2002). L’idée de la ville malléable, elle, propose de mettre fin à la monofonctionnalité de l’espace en concevant plutôt des lieux et équipements capables de changer de fonctions et d’usages selon différents moments (Beyer et Royoux, 2015; Gwiazdzinski, 2013). Bien qu’une prise en compte de ces concepts soit souhaitable selon ces auteurs, Asher (1997) souligne aussi qu’une pluralité des fonctions de l’espace peut entraîner des conflits entre les différents usagers.

À la lumière de la théorie de la classe créative, laquelle stipule que l’espace doit offrir une abondance d’expériences riches pour attirer les créatifs, la polyvalence du Quartier est perçue comme une réussite. Néanmoins, il est aussi possible qu’elle ne soit pas que positive et qu’elle provoque de conflits, par exemple, entre les résidents et les noctambules.